Derrière chaque grande stratégie nationale, il y a des actions concrètes sur le terrain. Alors que la Tunisie s’est fermement engagée sur la voie de la transition énergétique, les efforts ne se limitent pas aux grandes centrales solaires. La véritable transformation se déroule dans les villes et les villages, au cœur des institutions qui touchent la vie quotidienne de chaque citoyen. C’est le cas dans le nord-ouest du pays, où une délégation de haut niveau s’est rendue pour constater par elle-même les progrès de la visite des projets de transition énergétique dans les établissements publics du gouvernorat de Béja. Une initiative qui montre que l’engagement du pays est une réalité qui brille sur les toits des écoles et des bâtiments administratifs.
De la stratégie à l’action sur le terrain
La transition énergétique en Tunisie est un objectif clair, porté par l’Agence Nationale pour la Maîtrise de l’Énergie (ANME) et les ministères concernés. Cependant, la concrétisation de ces objectifs nécessite un suivi rigoureux sur le terrain. C’est précisément l’objectif de cette visite de terrain menée par une équipe conjointe de l’ANME et du ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines. Leur mission était de vérifier l’avancement des projets d’efficacité énergétique et de production d’énergie renouvelable financés par le Fonds de Transition Énergétique.
Le gouvernorat de Béja a été choisi comme un exemple de cette mise en œuvre, illustrant comment les politiques nationales se traduisent en bénéfices directs pour la communauté. Le focus de cette visite a été mis sur les écoles, les municipalités et d’autres bâtiments publics, qui sont non seulement de grands consommateurs d’électricité, mais aussi des symboles de la vie publique.
L’impact du soleil sur les bâtiments publics
L’un des aspects les plus visibles de cette transformation est l’installation de systèmes photovoltaïques. Les toits plats des établissements publics, autrefois inexploités, se couvrent désormais de panneaux solaires. Ce choix est stratégique pour plusieurs raisons :
- Réduction des coûts : La production d’électricité sur place permet aux établissements de réduire significativement leur facture énergétique. Pour un pays comme la Tunisie, où le budget public est sous pression, chaque dinar économisé sur les dépenses de l’État peut être réalloué à d’autres services essentiels comme l’éducation ou la santé.
- Indépendance énergétique : Chaque kilowatt-heure produit par ces panneaux solaires est un kilowatt-heure de moins à importer ou à produire à partir de combustibles fossiles, contribuant ainsi à la sécurité et à l’indépendance énergétique du pays.
- Rôle éducatif : En équipant les écoles de systèmes solaires, la transition énergétique en Tunisie devient tangible pour la jeune génération. Ces projets servent de laboratoires à ciel ouvert, sensibilisant les élèves et le personnel à l’importance des énergies renouvelables et à leur fonctionnement.
Ces installations photovoltaïques ne sont pas seulement des outils technologiques ; elles sont le symbole d’un futur plus vert et d’une gestion plus responsable des ressources.
Au-delà des panneaux : l’efficacité énergétique
Le passage aux énergies renouvelables n’est qu’une partie de la solution. La deuxième composante de ces projets est tout aussi cruciale : l’efficacité énergétique. La délégation a également inspecté les efforts de rationalisation de la consommation d’énergie, notamment le remplacement de l’éclairage traditionnel par des lampes LED à faible consommation.
Cette mesure, bien que moins spectaculaire que l’installation de panneaux solaires, a un impact financier et environnemental considérable. En réduisant la consommation de base des bâtiments, on optimise l’efficacité globale du système, ce qui maximise les économies et réduit la demande d’énergie à long terme. Cette approche holistique, combinant production propre et réduction de la consommation, est la preuve d’une expertise et d’une vision à la fois pragmatique et durable.
Béja, un modèle pour toute la Tunisie
La visite des projets de transition énergétique dans les établissements publics du gouvernorat de Béja est une source d’inspiration pour le reste du pays. Les efforts déployés dans cette région démontrent que la transition peut être mise en œuvre de manière efficace et que les bénéfices sont tangibles. C’est un modèle de réussite qui peut être répliqué dans d’autres gouvernorats, créant un effet de boule de neige positif.
Le succès de ces projets prouve que la décentralisation de la production d’énergie, combinée à une amélioration de l’efficacité, est une voie prometteuse pour l’ensemble de l’Afrique du Nord. Elle offre une opportunité de développement local, de création d’emplois et de renforcement de la résilience face aux défis énergétiques et climatiques. Béja, connue pour ses terres fertiles, pourrait bien devenir également un terrain fertile pour l’énergie de demain.
Source : anme.tn/fr/news
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