
ELMED: l’énergie, pilier des économies modernes, est à la croisée des chemins. Face à l’épuisement des ressources fossiles et aux impératifs climatiques, la question n’est plus de savoir si la transition énergétique aura lieu, mais comment elle sera menée. En Tunisie, cet enjeu est au cœur de la stratégie nationale, et la Société Tunisienne de l’Électricité et du Gaz (STEG) est un acteur central de cette transformation. Cet article décrypte la vision de la STEG et les ambitions tunisiennes pour un avenir énergétique durable, un modèle que les professionnels du secteur se doivent de comprendre.
Une vision stratégique pour la souveraineté énergétique
Pendant des décennies, la Tunisie a largement dépendu des hydrocarbures, avec une part prépondérante du gaz naturel pour la production d’électricité. Cependant, les récentes données (Conjoncture énergétique 2023-2024 de l’ONEM) révèlent une baisse de la production nationale et une dépendance accrue aux importations. Face à ce constat, la STEG, en synergie avec les politiques gouvernementales, s’est engagée dans une feuille de route ambitieuse. Son objectif est clair : inverser la tendance en misant sur un mix énergétique plus vert et en renforçant son réseau pour l’intégrer.
C’est là que le photovoltaïque entre en jeu, non pas comme une simple alternative, mais comme un véritable pilier de la nouvelle stratégie. La Loi 2015-12, relative à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, a ouvert la voie à de nouvelles formes de production, autorisant les investissements privés et les projets d’autoproduction. Cette législation, souvent citée comme un exemple dans la région, a dynamisé le secteur et crée de nouvelles opportunités pour les acteurs du marché.
Des projets d’envergure et des défis à relever
La STEG n’est pas restée inactive. On peut citer plusieurs initiatives marquantes, dont la première installation de toit solaire photovoltaïque raccordée au réseau, située au siège social à Tunis, ou encore les projets de centrales solaires de 10 MW à Tozeur. Plus récemment, la STEG a annoncé de nouvelles mesures pour faciliter le raccordement des stations solaires, une démarche qui témoigne de sa volonté de simplifier les procédures pour les investisseurs et les entreprises. Ces actions concrètes sont essentielles pour atteindre les objectifs nationaux : une capacité additionnelle de 3 800 MW d’origine renouvelable d’ici 2030, soit 30% de l’électricité produite à partir d’énergies propres.
Toutefois, les défis demeurent. La capacité du réseau électrique national à intégrer de grandes quantités d’énergie intermittente est une question technique cruciale. La STEG y répond par le développement du concept de « Smart Grid » et par des projets d’interconnexion électrique, notamment avec l’Italie, qui est une initiative stratégique pour le Maghreb. Cette approche proactive, qui combine l’expansion de la production et la modernisation de l’infrastructure, est le véritable lien avec le futur de l’énergie. Elle garantit la fiabilité du réseau tout en accueillant de nouvelles sources d’énergie.
Un modèle inspirant pour la filière professionnelle
Pour un professionnel du secteur ou un concurrent, les initiatives tunisiennes sont une source d’enseignements. Elles démontrent qu’une transition réussie nécessite une collaboration étroite entre l’opérateur historique, les institutions publiques et les acteurs privés. La capacité de la STEG à évoluer d’un monopole à un facilitateur, en adaptant ses politiques et ses infrastructures, est un cas d’étude pertinent. L’intégration de la Loi 2015-12, la simplification des procédures de raccordement, et les investissements dans les technologies de réseau intelligent sont autant d’exemples de pratiques qui façonnent le marché de demain.
L’objectif de 30% d’énergies renouvelables n’est pas qu’un chiffre. C’est une feuille de route pour les innovateurs, une opportunité pour les entreprises spécialisées en photovoltaïque (PV) et un signal fort pour les investisseurs internationaux. La Tunisie se positionne ainsi comme un hub énergétique potentiel, exploitant son vaste désert ensoleillé pour des projets solaires à grande échelle. Cette vision, portée par une expertise locale en constante évolution, montre que l’avenir énergétique n’est pas une fatalité, mais une construction collective.
Source : steg.com.tn
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